Des commerçants ont animé un point de presse ce jeudi 21 décembre 2023 à Ouagadougou pour disent-ils dénoncer le fait que le train voyageur n’arrive pas jusqu’en Côte d’Ivoire. Pourtant, selon ces derniers, le même train fait Ouagadougou-Abidjan avec les marchandises. Mais, ils s’étonnent que pour le train voyageur ont leur dit que les rails est défaillant. Furieux, ils ont demandé aux autorités burkinabè d’arrêter le transport des marchandises vers Abidjan, au cours du point de presse. Ils exigent au passage, la reprise du circuit normal Ouagadougou-Abidjan, sinon, de résilier la convention. Lecture !
DECLARATION LIMINAIRE POUR LA REPRISE DU TRAFIC DU TRAIN VOYAGEUR
La Federation Burkind Faangf Meenga des Panafricanistes du Secteur Privé est un regroupement des organisations associatives des commerçants, des ouvriers et des petites et moyennes entreprises.
Ainsi, elle est une organisation qui soutient le Président du Faso et son gouvernement dans la lutte contre l’insécurité et la promotion des activités du secteur privé.
Les transports ont toujours joué un role important dans l’évolution sociale et économique des nations. Le transport ferroviaire entre le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire contribue à accroître les échanges commerciaux et à stimuler le développement économique et social des deux pays tout en créant des impacts favorables sur les localités traversées. La convention de concession signée avec les deux Etats et la Société Internationale de Transport Africain par Rail (SITARAIL) entre en vigueur le 20 août 1995 et, depuis 2004, la SITARAIL sous-traite avec la Société de Transport Ivoiro -Burkinabè (STI-B) cette société de transport de personnes entre les deux pays. Ces opérations ont eu pour objet la location par SITARAIL du matériel roulant nécessaire à l’exécution des opérations de transport de voyageurs sur la ligne ferroviaire Ouagadougou-Abidjan, longue de 1 145 kilomètres.
La Société de Transport Ivoiro-Burkinabè (STI-B) a approché en 1997, Monsieur THIAM, Directeur Général de la SITARAIL à l’époque pour lui proposer l’idée d’organiser le retour des commerçants de bétail par le train.
La proposition reçut une réponse favorable et la Société de Transport Ivoiro-Burkinabè (STI-B) à sensibiliser les commerçants à l’effet de les convaincre de retourner au Burkina Faso par le train.
La crise Ivoiro-Ivoirienne de 2002 a vu l’arrêt total des trains circulant dans les deux sens. Cette situation a duré jusqu’en 2004 où, la Société de Transport Ivoiro-Burkinabè (STI-B) s’est encore investie auprès des Autorités Administratives et Politiques Ivoiriennes dites Zone loyaliste, du Mouvement Patriotique de Côte d’Ivoire (MPCI) et, Burkinabè pour relancer le trafic ferroviaire entre les deux pays.
Avec la SITARAIL, cette collaboration a d’abord été informelle à partir de 2004 et sera formalisée en Juillet 2006 par un contrat d’affrètement entre SITARAIL et la Société de Transport. Ce contrat qui a été renouvelé à compter du 9 avril 2019 pour une durée de quinze (15) ans cours toujours.
Quant à l’impact social relatif à l’exécution des opérations de transport de voyageurs, il ressort en termes de création d’emplois, près de deux cents emplois permanents travaillant sur l’ensemble de la ligne ferroviaire, plus de mille cinq cents emplois indirects et des milliers de personnes qui vivent directement des activités du chemin de fer à travers les villes et gares traversées. Il y a également les manutentionnaires qui jouent aussi un rôle très important au niveau des gares. Les revenus issus de ce travail contribuent à subvenir à leurs besoins.
Les opportunités qu’offre le trafic du train voyageur sont énormes pour la population en général et pour celle des localités traversées en particulier. L’impact économique des rails sur les villes et villages traversés se mesure à travers les différents emplois créés et l’appréciation des conditions de vie de la population. L’existence d’une gare bien desservie par les moyens de transport appropriés dans une localité créé des zones d’attraction des populations à la recherche d’activités génératrices de revenus et de mieux-être. Les populations utilisent le chemin de fer comme moyen de désenclavement et d’appui à leurs activités économiques et donc de revenus. En effet, la majorité des villes et villages traversés ont assis leur notoriété économique grâce à la présence de la gare. Ainsi, tout au long de la ligne ferroviaire, des activités génératrices de revenus se sont développées et ont contribué à dynamiser les activités marchandes. On note que grâce à l’existence des gares ferroviaires dans des localités, les échanges commerciaux, les produits locaux tels que la volaille, le bétail, les œufs, les produits maraîchers, les fruits et légumes trouvaient de nouveaux débouchés. De ce fait, l’exportation de ces produits locaux vers des centres urbains permettait à ces filières de se développer, dynamisant du coup l’économie locale. En outre, les revenus engrangés ont permis d’améliorer le cadre de vie des populations.
Les opportunités offertes par le chemin de fer se percevaient aussi en certaines localités comme à Koudougou par la création d’associations des vendeuses d’oignons, de fruits en vue d’écouler par le train leurs produits dans certaines grandes villes du Burkina Faso et vers la Côte d’Ivoire.
Avec la convention de concession, SITARAIL a mis l’accent sur le transport de marchandises au détriment du transport de voyageurs ; ce qui a entraîné une baisse de l’intensité des activités du train voyageur. En dépit de ce constat alarmant pour les populations qui vivent du train, elles n’ont pourtant pas abandonné leur volonté d’utiliser le train pour leur déplacement dans les villes comme Ouagadougou, Koudougou, Bobo Dioulasso et vers la Côte d’Ivoire. De ce qui précède, les recommandations suivantes sont faites :
– Procéder à la relance immédiate des activités du train voyageur par le démarrage effectif du train dans un délai très raisonnable. En effet, en fin mars 2024, l’arrêt du train voyageur aura duré quatre (4) ans ;
– Procéder à la délivrance de la licence d’exploitation du train voyageur au profit d’une société du droit Burkinabè ;
– Mettre à niveau le matériel roulant ferroviaire tout en augmentant le nombre de voitures afin d’accroître le taux de disponibilité ;
– Mettre à niveau les infrastructures ferroviaires afin d’accroître la vitesse du train voyageurs qui est de 50 km/h ;
– Mettre en circulation le train voyageurs avec arrêt dans toutes les gares traversées en vue de désenclaver certaines localités et de faire vivre l’économie locale, facteur d’insertion et de cohésion sociales ;
– Procéder à l’ouverture d’au moins dix-sept (17) gares sur les 26 existantes à l’intérieur du pays et accroitre le temps d’arrêt des trains voyageurs ;
– Améliorer les performances du transport ferroviaire à travers le programme de réhabilitation et de modernisation du réseau de chemin de fer ;
– Redynamiser le Programme d’Investissement d’Urgence (PIU) en vue de mettre à niveau les infrastructures et matériels ferroviaires pour l’extension du réseau de chemin de fer ;
– Procéder à la mise en œuvre de la réhabilitation, la construction et l’exploitation du chemin de fer Abidjan-Kaya-Tambao.
Dans le cadre de la Convention de concession signé le 12 décembre 1994, le matériel ferroviaire était composé comme suit : 40 voitures voyageurs et au moins 15 locomotives au Burkina Faso. Nous, Acteurs de la Société Civile, réclamons un audit du matériel ferroviaire au Burkina Faso.
Si la vétusté des rails ne permet pas aux trains voyageurs de circuler normalement, alors que les trains marchandises effectuent comme si de rien était leur trafic. Une équité s’impose à ce niveau soit l’arrêt total du trafic, soit permettre à tout train marchandises ou de personnes de circuler. Selon nos sources, SITARAIL reste redevable à l’État burkinabé de plusieurs milliards de F CFA.
Qu’elles mesurent le gouvernement a pris pour que le trésor public entre en possession de ces fonds ?
Au regard de ce qui précède, nous Acteurs du secteur privé et de la Société Civile, demandons aux Autorités burkinabè de prendre leur responsabilité et de résilier la convention à l’image de la SOSSUCO, de l’Aéroport de Donsin et de permettre à des Nationaux qui sont aguerrir et plein d’expériences pour gérer ce chemin de fer. »
Ouagadougou, le 21 décembre 2023.
Emmanuel Sawadogo
Secrétaire général adjoint.
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