Les assises nationales sur la dématérialisation des procédures administratives a eu lieu du 11 au 13 avril 2023 sous la présidence du chef de l’Etat, le Capitaine Ibrahim TRAORE. Une réforme qui a pour objectif de moderniser l’administration publique afin qu’elle soit performante et réponde mieux aux aspirations des citoyens. DA sié de Bidoukoute fait son analyse. Lisez plutôt !
« La dématérialisation ou la digitalisation de l’administration est une excellente idée. Mais ce pendant l’Etat doit prendre en compte certaines préoccupations pour le bon fonctionnement du processus. Notamment :
Travailler à rendre performant la question du réseau internet. Tout ce que le gouvernement est en train de mettre en place passe d’abord par la question du système internet c’est-à-dire les réseaux de télécommunication et aussi la formation académique. Il faut que depuis les écoles on commence à avoir des branches qui vont former techniquement les gens.
Nos médias ne touchent pas tout le territoire national en raison de la défaillance du réseau internet. Comment l’administration va fonctionner-t-elle fonctionner alors sans réseau ?
Au niveau de l’administration, tu vas pour faire un papier et on te dit que le réseau n’est pas bon.
Ou bien même dans les hôpitaux on installe une machine, techniquement il doit avoir une autre en secours. On n’installe pas un scanner dans un hôpital, on installe toujours peut être trois dont deux fonctionnels et l’autre au repos.
Aussi est-ce que l’Etat aura les moyens aujourd’hui pour recruter des développeurs ou des ingénieurs pour assurer une cybersécurité. Il faut que l’Etat arrive à mettre des moyens pour la cybersécurité et mettre en place en même temps un système téléphonique d’internet performant.
L’accent doit être mis sur la formation technique, parce que vous ne pouvez pas parler de modernisation de l’administration si dans le milieu universitaire vous n’avez pas un système de formation performant. Il faut que techniquement les gens soient formés.
Par exemple j’ai un promotionnaire à l’ISTIC qui a mis en place un système de communication comme zoom, qui peut être utilisé pour les conférences. Mais il est assis aujourd’hui, on ne dirait même pas quelqu’un qui a inventé quelque chose.
Voici en témoignage, des innovations endogènes qu’il faut prendre en compte dans notre processus d’évolution. On ne peut pas tout payer. I y a des techniciens au pays qui peuvent mettre en place des systèmes qui peuvent aider l’administration. On ne doit pas se forcer de faire venir les choses de l’extérieur. Il faut mesurer nos capacités scientifiques et commencer à les renforcer.
En plus de cela l’administration est truffée de ce qu’on appelle renforcement de capacité, tout temps ce sont des formations au cours desquelles on apporte la nourriture, voire même payer les formateurs. L’un dans l’autre tout cela gangrène la corruption.
On n’a pas besoin à tout moment de payer les formateurs. Les formations peuvent être inclues dans le système même de l’administration. Chaque deux mois qu’il y ait un service de formation de documentation qui forme les membres d’un service sur telle technologie. On n’a même pas besoins de leur donner l’argent
Par ailleurs notre administration n’a pas de mémoire. Parce que pour mettre en place de pareils systèmes, il nous faut de vrais archivistes. Tout cela on en a pas. Il faille à ce niveau également mettre les moyens pour l’innovation technique. Dans les services publics aujourd’hui tu t’y rends et les archives sont jetées en quinconce.
Comment vous allez dématérialiser ou digitaliser l’administration si l’administration elle-même n’a pas de mémoire ?
C’est une bonne idée, mais comme nous aussi on ne veut pas s’assoir, discuter et orienter l’état, tel régime vient il tente de faire quelque chose il n’achève pas et un autre régime arrive au pouvoir. Au niveau des ministères aussi on crée tel ministère, après on ferme et on crée d’autres. Tout cela la ne peut pas permettre à l’administration d’être performante.
L’administration ne peut pas être performante si on crée des ministères du jour au lendemain et même les ministères qu’on crée ce n’est pas réfléchit profondément parce qu’à chaque remaniement gouvernemental, il y a un ministère qui se crée et un autre qui se ferme, mais on ne fait pas de bilan. Tout cela rend l’administration lourde.
Par exemple au ministère de l’action social, aujourd’hui, sous les ex présidents Rock Mark Christian KABORE et Paul Henry Sandaogo DAMIBA, tous les changements qu’il y a eu il n’y a pas eu de bilan. C’est ce qui fait que des gens peuvent faire une semaine dans l’administration sans avoir des papiers à traiter. Donc l’Etat perd.
Je pense qu’il faut voir cette création tous azimuts des ministères. »
DA Sié de Bidoukoute