Burkina : La justice lance un vaste projet de jugements de lourds dossiers sur des détournements de fonds

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La justice burkinabè ouvre l’année 2025 avec des affaires majeures qui mettent en lumière son engagement à lutter contre l’impunité. Au cours d’une conférence de presse tenue ce 10 janvier 2025, le Procureur du Faso près le Tribunal de grande instance Ouaga I, Bazié B. Blaise, a détaillé les avancées et perspectives de trois dossiers d’envergure. Il s’agit de l’affaire du stade du 4 Août, celle impliquant l’ancien président de l’Assemblée nationale Alassane Bala Sakandé, et l’affaire de détournement de fonds au ministère de l’action humanitaire.

«L’affaire concernant la réhabilitation du stade du 4 août de Ouagadougou illustre les dérives dans la gestion des marchés publics. Une enquête, ouverte en 2022, a révélé des irrégularités graves, notamment des accusations de surfacturation et de fraude à la commande» a précisé le procureur du Faso près le Tribunal de Grande Instance de Ouaga1.

A en croire le procureur, les enquêtes menées par le Groupement de Gendarmerie Départementale de Ouagadougou et des experts sollicités, des anomalies ont été constatées dans l’attribution du marché au groupement SIFA SA, AL MOUNIA et TRUVA INSAAT.

Blaise Bazié, procureur du Faso

Quatre personnes physiques, dont OUEDRAOGO Abdoul Ajusso, ancien Directeur des Marchés Publics, et deux personnes morales sont mises en examen.

L’ancien président de l’Assemblée nationale, Alassane Bala Sakandé, et cinq autres personnes font face à des accusations de détournement de deniers publics, d’enrichissement illicite et de blanchiment de capitaux. Il leur est reproché d’avoir conclu des marchés publics par entente directe, en violation des procédures, et de s’être enrichi aux dépens de l’État.

Actuellement hors du territoire national pour des raisons médicales, Bala Sakandé fait l’objet d’une enquête patrimoniale qui a déjà permis la saisie d’importants biens immobiliers à Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, et d’autres localités.

Le Procureur a assuré que les démarches sont en cours pour le contraindre à se présenter devant le juge.

L’affaire Tiégnan Amidou, déjà médiatisée en 2024 avec la retransmission en direct du procès, entre dans une nouvelle phase.

Le dossier, transféré au cabinet du doyen des juges d’instruction, concerne notamment YE Yaké Camille et d’autres cités ou non lors du premier procès. Cette seconde phase s’annonce cruciale pour boucler l’instruction.

Avec ces procès emblématiques, la justice burkinabè cherche à restaurer la confiance des citoyens et à envoyer un message clair : l’impunité n’a plus sa place.

Webactu.bf

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